Faites ce que qu'on dit mais pas ce qu'on fait
Encore aujourd'hui, les courtiers de plein exercice et les institutions qui gèrent
l'argent des investisseurs dénigrent l'analyse technique. Ils préfèrent dire aux investisseurs que la bourse c'est du sérieux,
que c'est du long terme et qu'il faut être capable d'analyser les bilans financiers des entreprises et être au courant de tous
leur projets, de leurs compétiteurs et de tous les risques possibles. Souvent, l'analyse technique est perçue comme le moyen
qui rendrait les investisseurs indépendants de leurs conseils.
Pourtant, aujourd'hui, aussitôt qu'on parle de Bourse, ce sont des graphiques que l’on présente. Malgré tout, on ne trouve encore
qu'un faible pourcentage d'investisseurs privés qui utilisent l'analyse technique alors que des milliers de professionnels utilisent
l'analyse technique comme principal moyen d'analyse.
De nombreux fonds milliardaires tels que les organismes qui gèrent l'argent du peuple, les fonds mutuels, les banques et même
les Bourses utilisent les graphiques, les cotes en temps réel et l'analyse technique. Les professionnels se servent des courbes
pour analyser les cotes mais aussi pour toutes les autres données financières : ventes, profits, pertes, endettements etc…
Sans l'analyse technique, l'investisseur privé serait nettement désavantagé et d'ailleurs beaucoup d'investisseurs, après avoir
connu des déboires ou de piètres succès en se basant sur l'analyse fondamentale afin de prendre des décisions, utilisent désormais
l'analyse technique comme unique moyen décisionnel.
Scientifique pas ésotérique
Il faut aborder l'analyse technique comme l'apprentissage d'une langue étrangère. Au début
tout à l'air de ne rien vouloir dire mais plus on y passe de temps et plus on comprend que ce n’est ni magique, ni de la superstition.
Les dictons par exemple tiennent plus de la superstition. Affirmer : « jamais deux sans trois » c’est être dans l'erreur car c’est
totalement aléatoire. Oui, si quelque chose est arrivé deux fois, il y a de fortes probabilités que ça se reproduise une troisième
fois. Néanmoins, il serait faux d'affirmer que cela arrivera toujours trois fois ! Il est certain par contre que le dicton serait
toujours vrai s'il se disait comme suit : « Jamais trois sans deux ».
On a souvent lu et entendu des commentaires négatifs envers l'analyse technique. C'est tellement
facile de parler négativement de ce que l’on ne connaît pas et ne comprend pas.
On a souvent entendu dire que le passé n'est pas garant du futur, la réalité est que c'est absolument vrai. C'est d'ailleurs en approchant
l'analyse technique sous cet angle que l'on se rendra compte que c’est bien une science et non de l'ésotérisme. Mais l'analyse technique
ne consiste pas qu'à lire la variation des prix dans le passé.
J'ose affirmer que l'analyse technique est fortement dérivée de la logique des mathématiques, qui sont une science. Dire que l'analyse
technique n'est pas efficace, reviendrait à dire qu'un électrocardiogramme n'aide pas à déterminer la condition cardiaque d'un patient,
parce qu'on ne voit que la courbe des battements passés du cœur. Je ne crois pas que les cardiologues soient d'accord. Les graphiques
révèlent des anomalies ou des patrons donnant un fort pourcentage de réussite comme le fait la géologie pour les compagnies minières.
Une réunion de facteurs
Il y a plusieurs facteurs qui doivent être pris en considération. Tout d'abord, il y a bien sûr
la variation des prix sur une échelle de temps. Il ne faut pas oublier que les graphiques partent d'une date ultérieure qui mène inexorablement
jusqu'à l'instant présent et se dirigent vers le futur. Il y a donc une direction qui peut être projetée et plus seulement un phénomène de
répétition. Ensuite, il y a le volume de transaction qui vient confirmer la validité des mouvements techniques ; en démontrant la possibilité
de mesurer la quantité d'acheteurs et de vendeurs, il donne ou enlève de la force aux mouvements à certaines phases de leur évolution.